Les fêtes constituent indubitablement des moments privilégiés mis en œuvre par les sociétés au travers d’activités multiformes pour assurer les destins individuels et collectifs de leurs membres .Elles puisent leurs origines dans la nuit de temps et constituent un baromètre pour décrypter les identités culturelles dans leur hétérogénéité et leurs mutations . Acte social ,la fête marque les différences étapes de la vie et consacré les rites de passage des individus : naissance,baptême , mariage ,décès , etc …Elle imprime la vie sociale quotidienne et sert l’alibi pour créer des moments de convivialité , des ruptures de la routine ,pour renforcer le tissu familial , le réseau des relations humaines. Cette même logique , sous-entend multiples usages des fêtes dans la société Globale , sous toutes les latitudes et toutes les aires de civilisation . La fête constitue la « seconde vie du peuple sous l’immersion , dans le royaume utopique de l'universalité , de la liberté ,de l’égalité et de l’abondance » selon le philosophe russe Mikhaïl Bakthine. En effet ,l’esprit de la fête ambitionne de faire tomber les barrières entre les individus , de susciter dans l’allégresse un élan de communication à l’échelle du groupe , de la communauté ,du village , de la ville ou du pays .

Sous ce prisme la fête n’échappe pas aux enjeux politiques , économiques, et sociaux selon les contextes historiques déterminés. À titre illustratif les fêtes royales imprégnées de sacralité , les cérémonies au pouvoir de rituel codifié , le déploiement des fêtes du « sacrées du religieux » , les fêtes institutionnelles des légitimations des pouvoirs politiques , etc….Mais , la fête témoigne aussi de la vitalité de crous social pour faire surgir des espaces et des temps de subversion .

Il est ainsi des carnavals, cadre de grandes communions festives où s’exprime la dérision , la farce , la mascarade,la défiance ,la fantaisie dans une liesse collective. Les fêtes de contestation et /ou les célébrations d’événements historiques ( la fête du travail 1 et mai , la journée internationale de la femme le 8 mars …), à dimension universelle constitue des repères pour les mouvements sociaux contemporains . Cependant la fête , lieu d’épanchement des émotions, met en scène les rites et les mythes dont relèvent les sociétés . Les musiques, les danses , les chants , les objets, les costumes,repas , boisson ,les diverses expressions artistiques et culturelles confèrent à la fête toute sa magnificence pour marquer les esprits . Garde telle encore son lustre d’antan , dans le contexte actuel des sociétés de consommation de masses dominées par la marchandisation et la logique du profit ?Fête des Pères , fêtes des Mères , fête de Noël riment dans cet univers singulier avec publicité et commercialisation de produits.

Les 9e journées de film ethnographique vont refléter ces diverses images de fête au travers de séance de projection , débattent de film , de manifestations de film culturelles artistiques ( concerts, expositions…) . Dans une ambiance festive , nourrie d'échanges interculturels , nous portons les égards sur un phénomène socioculturel aux enjeux multiples : la fête .